De Sang et LigneOOù il sera question de liens du sang, et des lignes d'écriture qu'ils inspirent

De la littérature à l'histoire familiale

Mes premières amours sont littéraires.

 

Professeur agrégé de Lettres modernes, titulaire d’un doctorat de littérature sur la tragédie aux XVIIIe et XIXe siècles (sous la direction de  M. le très-estimé professeur Jean-Noël Pascal, mention Très honorable avec Félicitations du jury), j’enseigne depuis plusieurs années la splendeur des grands textes à des lycéens sympathiques mais apathiques, qui m’amusent parfois mais m’ennuient souvent. Ou vice versa.


Désireuse de reprendre mes études pour réveiller mon esprit et échapper à la routine, j’ai découvert que l’université de Nîmes proposait un D.U. de Généalogie et Histoire des familles. Ça a été une évidence pour moi : la généalogie, c’est le moyen de concilier mon intérêt pour l’Histoire et le plaisir des histoires familiales. C’est aussi un domaine où ma formation littéraire est un atout : mon cursus universitaire m’a permis de maîtriser le latin et l’évolution de la langue depuis l’Ancien Français jusqu’au Français moderne, tandis que la fréquentation des grands auteurs m’a offert une certaine aisance dans l’écriture et l’art du récit.


Le D.U. de Généalogie, suivi et obtenu avec mention Très Bien en 2017, m’a permis de confirmer ce que je pressentais : la généalogie est un loisir addictif, extrêmement enrichissant. C’est aussi l’occasion de rencontrer des gens érudits, curieux, enthousiastes, qui partagent un même attachement au passé et à ce qui nous construit.


Le D.U. m’a aussi fait prendre conscience de ce que je pouvais apporter aux passionnés de généalogie, de ce qui fait ma spécificité par rapport aux historiens et aux juristes. Le plaisir de la recherche, l’émotion de la découverte, l’élaboration d’un arbre, beaucoup d’entre nous tiennent à le faire par eux-mêmes et n’ont pas envie de s’offrir les services d’un professionnel pour cela. En revanche, la mise en forme, le passage à l’écrit sont souvent plus difficiles : manque de temps, réticence devant l’ampleur de la tâche, soi-disant maladresses d’expression, autant d’excuses pour ne pas se lancer dans l’écriture. C’est  pourtant ce qui permettra aux membres de la famille de partager récits et souvenirs : élaborer un livre, rédiger ses mémoires, raconter ce que l’on a gardé en soi de ses parents ou grands-parents, en laisser la trace aux générations qui suivent, c’est un beau projet, pour lequel je peux apporter mon aide et mes compétences.

Catherine BEC, généalogiste et auteur

Ecrire, pour capturer les moments fugaces.